UN MOMENT MAGIQUE
par Xavier
Joëlle en 1972
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"Comme promis voici, le récit de ma rencontre avec Joëlle. Mais tout d'abord, je replace les choses dans leur contexte. Nous sommes au mois d'août 1972, et avec mes deux meilleurs amis, nous avions loué un appartement à Fréjus pour les vacances. Vu que Fréjus, n'était pas très vivant, nous sortions presque tous les soirs en voiture à St-Tropez ou à Juan-Les-Pins. J'avais quitté la France depuis juin 1971, et je vivais alors en Allemagne. Mes amis, eux, vivaient à Paris, mais nous étions tous sur la même longueur d'onde, question musique, et idéologie. Nous avions le look pop star, cheveux longs, jeans patte d'éléphant, boots western, et tee-shirts psychédéliques. Nous en passions pas inaperçus, et nous avions droit de temps à autres à des remarques désobligeantes. Il est vrai que nous ne privions pas de provoquer autour de nous, avec nos vannes, et nos répliques.
C'est donc avec ce look, que me voient débarquer Joëlle et sa bande de copains dans la boîte. Concernant les copains, je suis bien incapable de te dire, si les membres d'"Il était une fois", en faisaient partie, et ceci pour deux raisons :
Primo, il se trouvaient à l'autre extrémité, et après leur avoir lancé un mauvais regard, je ne suis pas attardé à les dévisager vu la moquerie dont j'avais été l'objet à propos de ma ressemblance avec Jim Morrison. Avouons que j'ai pris bêtement la mouche, car être comparé au King Lizzard, n'a rien de déshonorant et j'ai mal interprété leurs rires c'est sûr. Car il ne s'agissait nullement d'une moquerie méchante.Mais j'étais assez soupe au lait de caractère.
Secundo, "Il était une fois", m'était totalement inconnu,
visuellement et auditivement. Lorsque Joëlle est venue vers moi pour dissiper
le malentendu, elle m'a d'abord parlé en anglais. Pensant que c'était
une touriste étrangère, je lui ai répondu aussi en anglais,
et ma mauvaise humeur a aussitôt disparu. Elle m'a dit que je ressemblais
vraiment à Jim Morrison, des "Doors", et que c'est cela qui
les avait fait rire. Puis, elle s'est rendue compte en entendant mon anglais,
que j'étais français, et elle a aussitôt embrayé
en français, me disant quand même qu'elle m'avais pris pour un
étranger. Je lui ai demandé sa nationalité, et elle m'a
dit qu'elle était américaine, avec des origines franco-danoises,
et qu'elle habitait la France depuis 3 ans.
Elle m'a à son tour demandé d'où je venais, et c'est ainsi, que la conversation s'est engagée. Elle m'a ainsi expliqué, qu'elle était la chanteuse d'un groupe qui tournait sur la côte d'azur, et qui s'appelait "Il était une fois". Elle m' a aussi demandé si j'étais musicien, ou acteur, car elle trouvait que j'en avait la fibre. En ce sens, elle avait visé juste, car je faisais parfois des "jamsessions", en tant que chanteur. D'ailleurs, mes prédispositions pour le théâtre, avait incité mon prof de lettres à m'orienter vers le conservatoire. Mais tout cela était entrepris par moi en dilettante. C'est là, que Joëlle m'a dit qu'elle me conseillait de prendre la chose plus au sérieux, car son intuition, lui disait de que j'avais un potentiel talent pour la scène. Le regard noir que je lui ai lancé, était digne d'un "moment de théâtre".
Après cela, nous nous sommes entretenus de nos goûts musicaux, et puis, elle m'a demandé si j'avais une petite-amie, car, disait-elle de manière espiègle, j'arrivais trop tard pour elle, puisque l'un des musiciens était son fiancé. Lorsque je lui ai dit que j'avais une petite-amie, elle m'a dit en riant qu'elle n'avait plus de souci à se faire du souci pour moi. Nous avons encore parlé de choses et d'autres, et puis nous avons dansé encore sur un morceau. Enfin, elle m'a dit qu'elle devait partir, et a pris congé de moi, en déposant un doux baiser sur mes lèvres.
Autant te dire, qu'elle n'a plus quitté mes pensées pendant le reste de la soirée, et des jours suivants. Voilà le récit de cette fameuse rencontre !!!!
Cette fille était à la fois fraîche, spontanée, vive et directe. De plus, elle me donnait l'impression d'être, à certains égards, plus mûre que moi. Et puis, quelle beauté si naturelle !! Enfin, tout en étant vachement ouverte aux autres, on sentait qu'il ne fallait pas en abuser.
Marc, tout cela ne me rajeunit pas, mais c'est ainsi que va la vie !"
Merci beaucoup à Xavier pour m'avoir livré ce souvenir.