Jusqu'à maintenant, tu faisais combien de galas par an, dix ?
Beaucoup plus que ça ! Surtout depuis la sortie de la première vraie compile avec pub télé en 1992.

Pourquoi le reste du groupe n'a-t-il pas intégré au nouveau spectacle ?
C'est déjà difficile à deux, alors si on était quatre... En plus, Jean-Louis Dronne n'a pas besoin de ça. Il est sur le Paris-Dakar en ce moment, car il le fait chaque année. Il n'est plus du tout dans la musique, mais dans les rallyes, dans les enduros. Quant à Lionel Gaillardin, il a beaucoup de boulot dans son studio et il n'a pas envie de reprendre la route.

Après celle de 1992, celle de 1996, est sortie une troisième compile en 2000. Le rythme, c'est tous les quatre ans.
En ce qui concerne cette dernière compile, je n'y suis absolument pour rien. Je l'ai appris par l'éditeur des titres du groupe, Universal, ex-MCA_Caravelle, qui avait lu l'annonce de la sortie du coffret 3 CD dans un journal professionnel.

Tous les titres d'il était une fois ont été édités chez MCA-Caravelle ?
Non, Serge et moi, avec Frédéric Leibovitz, on a monté un catalogue d'édition qui s'appelait Paris Tour Eiffel. On y mettait tous les titres d'IEUF et on touchait tous les trois à parts égales. On a revendu vers 1977-78 le catalogue à Jacques Plante environ 300 batons. Et si Serge a négocié un forfait plus des points, moi j'ai eu le tort de ne pas le faire. Avec ma part sur la vente, j'ai cependant acheté ma maison.

Quels sont tes rapports avec tes éditeurs actuels ?
Bof... Il y a un an et demi, alors que j'étais en galère de blé, je leur ai demandé une avance de 20.000 F. Non seulement, ils m'ont pris des intérêts, mais ils m'ont tous débité dans la répartition suivante de la SACEM, sans étaler leurs remboursements. Ils ne m'ont jamais fait le moindre cadeau.

Après la compile de 1992, qui a bien marché, celle de 1996 n'a pas bien fonctionné ?
On a quand même dépassé les 100.000, ce qui n'est pas si mal.

Lors de chaque opération, en plus de la compile TV, il y a un produit plus collector. En 1992, EMI a sorti un volume 2 avec quelques inédits, en 1996, un double avec d'autres inédits - notamment en langues étrangères -, et en 2000, un triple avec beaucoup de maquettes inédites...
Les inédits sont dus à la persuasion de Laurent Manganas qui avait été à l'origine de la première compile et qui continue, même parti de chez EMI, de proposer des opérations sur IEUF. Celle-ci, il l'a préparé avec Lionel.

Est-ce que ce coffret d'inédits est rentable ?
Non. C'est pour faire plaisir aux fans et même aux très très fans. L'objectif est de vendre 5000 coffrets, pas plus. Je trouve d'ailleurs dommage que contrairement à 1992 et même à 1996, aucune attachée de presse ne m'appelle pour faire des interviews en radio, presse ou télé. Vous, vous m'avez appelé directement et j'ai un pote à télématin, Frédéric Zeitoun, qui va venir me filmer lundi matin, c'est tout.

Qu'est-ce qui t'as le plus surpris dans ce coffret ?
Le nombre de fonds de tiroirs, de maquettes faites à la maison..., dont j'ai ici les originaux. Il faut dire qu'à l'époque, quand je composais 40 chansons, je faisais des copies pour le groupe, et au final, on en gardait dix. Ce qui me choque un peu, c'est que le public écoute ces maquettes qui étaient faites pour travailler - avec un synthé qui fait pouet-pouet - et pas pour être commercialisées. Cependant, moi qui suis un fan des Beatles, si j'avais la même chose sur ce groupe, je sauterais au plafond !
Attention, je ne veux pas me comparer aux Beatles, leurs ventes n'ont aucune mesure avec les nôtres.

Qu'est-ce que tu retiens encore de ce coffret ?
Les jingles pour le festival de Provins avec Joe Dassin... , les enregistrements pour les émissions de télé ou de radio.

On sent cependant que ce sont plus les inédits de Serge que les tiens ?
Si Laurent et Lionel m'avaient demandé, je leur aurais donné d'autres inédits car j'ai tout gardé. J'ai même la toute première maquette de "J'ai encore rêvé d'elle" chantée par moi en yaourt. Si les inédits de 1970 et 1971 sont de Serge et Joëlle, c'est que le groupe n'a commencé qu'en 1972. A partir de cette date, j'ai fait plein de maquettes. Je me demande d'ailleurs comme certaines sont arrivées sur le coffret. Par exemple, I don't know que j'ai écrit et chanté seul chez moi... Par ailleurs, heureusement, qu'on n' a pas sorti ce titre en face A, car on m' appris deux ans après devenu A la tienne était un plagiat du Let It Be des Beatles ! (rires)

Tourne la page en 1977 sent aussi le plagiat, cette fois de Everlasting Love...
Ah oui, mais celle-là, c'est Lionel qui l'a composée.

Il te reste de quoi faire un autre coffret...

Un coffret prestige, pourquoi pas ? Mais deux, non. J'ai peur que le grand public - qui achète ce coffret dans un supermarché - ne soit déçu et s'imagine que le répertoire d'IEUF se limite à ces chansons pas achevées.

Tu dois te souvenir plus des titres que tu as écrits que de ceux signés par Serge ?
Pas forcément. Je me souviens très bien de Sonne Carillonne (et je rêve) que Serge et Joëlle avaient enregistré en duo avant la naissance du groupe en 1971. Ils avaient signé chez Pathé rien que tous les deux, mais on se connaissait depuis longtemps. J'ai connu Serge quand j'avais cinq ans. On a fait notre première colo ensemble. On a monté des groupes au Golf Drouot ensemble (Les Piteuls...). On a rencontré Joëlle ensemble à la terrasse du Gorille à St-Tropez, alors qu'on accompagnait Michel Polnareff...

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