Comment est née l'idée du groupe ?
Après leur duo qui n'a pas marché, on a voulu monter un trio du genre Peter Paul and Mary, mais il nous manquait un claviet et une guitare. Finalement, ça a été un groupe que Bob Socquet a signé - avec l'aval de Pierre Bourgoin, le patron de Pathé à l'époque - avant de déléguer tous les pouvoirs à Laurent Thierry-Mieg.

Vous étiez artistes maison ?
Oui, tout de suite en 1972. On a même eu carte blanche, car Bourgoin a vraiment cru au concept. Il est même venu nous voir répéter.

Votre taux de royalties était correct ?
Oui, car Koolenn n'était pas le genre à se laisser exploiter. De ce fait, il a toujours été le leader. S'il ne m'avait pas entrainé dans cette aventure, j'aurais chanté seul. J'avais d'ailleurs composé Rien qu'un ciel pour l'enregistrer seul. Comme il manquait un titre pour finir le premier album du groupe, on a mis Rien qu'un ciel qu'on a enregistré en deux heures, en deux prises : la musique sur quatre pistes, et les voix sur les quatres autres, car je crois qu'on était pas encore en 16 pistes. Il se trouve que ce titre est sorti réenregistré pour le premier single (Ndlr : cette version est dans le coffret, alors que la version anglaise est sortie sur la compile de 1996), et a mis le feu aux poudres.

On dirait que Joëlle a enregistré en parallèle un single en solo (La fille de l'univers et le trèfle à quatre feuilles) au cas où le groupe ne fonctionne pas ?
Peut-être, mais comme le groupe a marché, on a tout de suite sorti un deuxième single, Les filles du mercredi, dont on a mis la version album, et la version anglaise dans la compile de 1996. Dans le dernier coffret, ils ont préféré la maquette et la version 45 tours.

La chanteuse Marie, compagne de Lionel Gaillardin, qui avait gagné la rose d'or et Spa en 1971 avec Soleil semble vous avoir aidés ?
Marie qui était dans la même maison de disque que nous, nous a payé la première camionnette d'occasion pour les tournées. Grâce à elle, on a pu aussi s'acheter un ou deux amplis. Il faut savoir qu'on a signé avec EMI sans aucune avance. On a juste eu une petite prime avec laquelle, on s'est acheté des bricoles.

Quand Il était une fois a explosé et que la carrière de Marie a sombré (vers 1976), vous lui avez rendu la pareille ?
Après, comme elle a épousé Lionel, elle était toujours avec nous. Elle chantait avec nous. Je me souviens de boeufs mémorables, également de lui avoir écrit un ou deux titres avec Koolenn, notamment Si on l'aimait comme ils s'aiment dans les journaux (1975), mais ça a foiré (Cf.disco de Marie dans Platine N°11). Koolenn a fait aussi l'adaptation de The Hostage / L'otage, mais les radios n'ont pas voulu la passer, c'était trop angoissant. Ensuite, elle a eu une sorte de leucémie qui l'a emportée. Ça a été terrible.

Dès le début, le groupe a pensé à l'exportation ?
Comme Joëlle avait la double nationalité française et américaine, c'était une évidence. D'origine nordique, elle avait beaucoup de facilités pour les langues comme l'allemand. Ce qui est drôle c'est que le nom du groupe a étét traduit dans chaque pays : en Allemagne, nous étions Es War einmal, en Italie Era Volta, en Angleterre Once Upon A Time...
Nous avons beaucoup enregistré dans de nombreuses langues, même des titres qui ne sont jamais sortis. Il faut dire que ça ne coûtait pas grand chose de refaire des voix sur un play-back orchestre, surtout que Joëlle écrivait elle-même les adaptations anglaises des textes de Serge. Mon seul regret c'est qu'EMI ait perdu un maximum de bandes dans son déménagement de Châtou à St-Ouen l'Aumone.

Vous êtes allés souvent à l'étranger pour la promo ?
Non, quelques fois en Allemagne. On a dû également faire une ou deux télés en Italie... où on nous a presque obligés à faire le festival de San Remo (Ndlr : 1979). D'ailleurs, on s'est planté ! Tout comme quand RTL nous a poussés à faire l'Eurovision pour le Luxembourg. Lors de la sélection, avec (il chante) Tu sais bien que l'amour est une fleur... (Ndrl : vers 1975), une merde bien beauf, bien guimauve, nous avons tout fait pour ne pas être sélectionnés.

Dans le coffret, on ne trouve pas de maquette de Que fais tu ce soir après diner ? en 1973, en revanche, il y en a une de la face B Quel bel après-midi avec un commentaire sur "ton célèbre yaourt" ?
C'est vrai qu'au lieu de faire "lalala", je préférais enregistrer des sons pour donner des pistes de textes de Serge.

Le livret raconte que, dès 1973, tu étais influencé par Billy Joël...
Ça ce sont des conneries, car on a découvert Billy Joël, lors de notre premier voyage aux USA en 1976, lorsque nous y sommes partis pour enregistrer notre album. En même temps, on a découvert les Bee Gees dans la BO de La fièvre du samedi soir.

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