Vous avez toujours chanté les compos et les paroles du groupe. Rien
de ce qu'on dû vous amener ne vous a jmais plu ?
Si un jour l'éditeur
Georges Mary (Elsa, Roch Vosine dans les années 80 et 90), nous avons
fait écouter Chi Mai d'Ennio Morricone, la musique du Professionnel
avec Belmondo. Joëlle et Serge on tout de suite accroché, mais moi,
je n'étais pas d'accord.
Est-ce parce que cela t'aurait privé de tes droits de compositeur
?
C'est ce que certains ont pensé à l'époque, mais c'était
n'importe quoi.
Pourquoi n'as-tu jamais été présenté comme le
chanteur du groupe, mais plutôt comme le choriste ? Joëlle et Serge
Koolenn étaient seuls médiatisés.
J'étais con
et je n'ai pas assez insisté car je n'étais pas très "star"
et aussi très timide. C'est des années après que je me
suis rendu compte que j'avais eu tort.
Le coffret comprend aussi ta maquette piano-voix de J'ai encore rêvé
d'elle ainsi que la version définitive de 1975... Tu as donc eu très
tôt du matériel à la maison ?
Oui, dès que j'avais
de l'argent, j'achetais du matos. Dès les premiers synthés, j'ai
plongé. A Courbevoie, je me souviens, j'avais installé mon studio
dans un placard à balais, avec des boîtes à oeufs, pour
isoler les murs des voisins qui râlaient.
A Perthe-en-Gatinais, mon avant dernière maison, j'en avais plein la
cave. J'en ai refourgué un maximum, et là, il y a quelques années,
j'ai racheté du matériel.
Fin 1975, vous enregistrez Viens Faire un tour sous la pluie, qu'on
trouve en anglais dans la compile de 1996 et en maquette de version 4( tours
dans le coffret... La succession à J'ai encore rêvé d'elle
a été difficile ?
Heureusement, que Viens faire un tour
sous la pluie est passé en radio et a marché, car on n'avait
pas une minute pour écrire. On a eu cette année-là, dix
fois plus de galas. Surtout, que Charley Marouani signait tout.
Charley a été là dès le début ?
Non,
c'est d'abord Aldo Martinez qui s'est occupé de nous, même quand
il a rejoint Paul Lederman. On est passé ensuite avecCharley car il avait
Carlos, Mort Shuman, et Dassin, avec lesquels on tournait déjà,
c'était plus pratique. Et puis, Charley était irréprochable,
droit, clean...
Vous étiez plus un groupe de province, qu'un groupe parisien ?
A Paris, nous n'avons fait que l'Olympia. Pour nous c'était déjà
le sommet, donc, les deux fois où on l' a fait (Ndrl : 1973 avec Adamo
et Stone et Charden, et en 1977 avec Dassin), on l'a préparé avec
soin .La première fois on était en anglaise, on devait faire trois
titres accompagnés par Jean Musy, ça s'est très bien passé.
En revanche, quand on l'a fait en co-vedette, c'est à dire qu'un soir
Dassin commençait, et un soir c'était nous - c'était d'ailleurs
sympa de sa part, ça n'a pas marché. On avait tout investi nous-mêmes,
dans les décors les chorégraphies, les costumes, les lumières...
où officiait Jacques Rouveyrollis que nous avions connu quand il était
barman à La Playa avant qu'il ne travaille avec Polnareff dont on était
les musicos. Pour cet Olympia de 1977, c'est nous qui avions tout payé,
EMI nous a juste aidés un petit peu. On rembourse encore les traites
(rires)!
Il y a eu des lives de vos spectacles ?
Aucun. Je regrette de n'avoir
ni trace audio, ni trace video. Quand je vois les films sur le Big Bazar, je
me dis que cela aurait été génial. Même, si le soir
de la première de notre Olympia, j'ai oublié la dernière
chanson et je suis sorti de scène à l 'avant dernière (rires),
tellement j'avais le trac.
En 1975, vous êtes au sommet de votre carrière. Tu as réussi
à placer beaucoup de tes chansons à cette époque ? Dick
Rivers t'as chanté ?
Non. Faire un pont c'est une adaptation dont le texte est de Koolenn.
On va la faire d'ailleurs dans le spectacle.